La petite histoire de Studyo

En 2013, je travaillais avec un district scolaire de la province de Québec à la réimplémentation de leur programme «un appareil par élève». En tant que coordinateur de la technologie éducative pour ce district, mon mandat comprenait le soutien des enseignants dans leur désir d'aider les élèves à développer leurs compétences du XXIe siècle. J'aimais la technologie et je croyais fermement en la façon dont elle pouvait améliorer l'apprentissage.

Il était naturel d'essayer de mettre en œuvre des plates-formes technologiques éducatives, telles que des portails et des outils similaires à Google Classroom pour faciliter le travail des enseignants. Mais la résistance était forte. Les outils ont été appréciés par certains enseignants, mais les enseignants ont résisté à leur utilisation exclusive. Un outil en particulier était très difficile à éliminer: le planificateur papier.

Cela m'a semblé un échec. Avec toute mon expérience avec la technologie dans l'éducation, ne devrais-je pas être en mesure de trouver une solution entièrement numérique? La technologie me laissait-elle tomber? Ou n'ai-je pas vu quelque chose d'important?

Je me suis demandé: pourquoi ces enseignants résistent-ils? Qu'est-ce qui est si important dans les planificateurs papier que la technologie ne pourrait pas les remplacer? Je devais comprendre cela, ou j'échouerais dans ma quête d'un district entièrement numérique. J'ai donc interviewé tous nos enseignants, visité des écoles et demandé pourquoi ils ne pouvaient pas remplacer les planificateurs papier par les outils que je proposais.

Ce qui a suivi a été un moment révélateur: les outils numériques ont forcé les enseignants à tout entrer pour les élèves, tout le temps. Les enseignants avaient l'impression de nourrir leurs élèves à la cuillère, les empêchant de renforcer leur autonomie et leur responsabilité. Cela signifiait trop de travail supplémentaire pour les enseignants et aucune responsabilité pour les élèves. Le papier permettait moins de travail des enseignants et plus d'autonomie des élèves. Jusqu'à ce qu'un outil soit créé qui permette les deux, ils ne voudraient pas l'utiliser.

C'est alors que j'ai décidé de chercher un outil qui permette à la fois de poster des devoirs aux étudiants, tout en préservant leur autonomie en entrant leurs propres tâches et en gérant leur charge de travail.

Rien n'existait. Il y avait des planificateurs individuels, oui, mais rien de connecté aux horaires d'une école et où les enseignants pouvaient afficher des devoirs et aussi permettre aux élèves d'entrer leurs propres tâches et de gérer toutes les tâches dans leur charge de travail. Et de nos jours, les étudiants ont besoin d'outils modernes de gestion de projet, pas seulement d'entrer des tâches.

J'ai donc demandé de l'aide pour construire ces solutions, et c'est à ce moment-là que j'ai rencontré Pascal. Il créait des logiciels depuis 20 ans et était le parent de deux enfants merveilleux. Il était certainement très intéressé à aider ses propres enfants à devenir plus organisés et responsables. Il avait construit des outils technologiques solides pour une variété de besoins et cherchait une cause pour appliquer ses connaissances et sa passion. Aider les élèves à acquérir des compétences essentielles pour l'avenir est rapidement devenu cette cause.

Au cours d'un an, nous avons travaillé sans relâche à construire, tester et valider nos idées avec les écoles. Le système devait permettre les tâches saisies par les étudiants. Mais aussi permettre aux enseignants de poster. Les parents devraient avoir accès à tout moment pour aider leurs enfants. Les tâches doivent être affichées clairement dans chaque classe, en utilisant des couleurs et des icônes vives pour que tout soit aussi clair que possible. Le travail doit être marqué comme terminé et être représenté par différents types d'icônes pour clarifier tout le travail. Et enfin, les enseignants qui ont déjà adopté des outils numériques, tels que Google Classroom, ne devraient pas avoir à saisir des tâches deux fois. Personne ne veut perdre de temps.

Ainsi, au printemps 2014, nous avons lancé Studyo qui a été immédiatement adopté par un groupe d'écoles privées et publiques au Québec. Et à mesure que l'adoption de Studyo augmentait chaque année, la taille de l'équipe augmentait et le nombre d'écoles augmentait. Aujourd'hui, les enseignants et les élèves de centaines d'écoles utilisent notre plate-forme chaque jour pour aider les élèves à développer leurs compétences en matière de fonctions exécutives et nous sommes devenus une partie essentielle de leur boîte à outils.

Renaud